Vers 13-14 ans, en plein pic de croissance, on m'a diagnostiqué un truc pénible de vertèbres qui glissent et de nerfs qui se coincent. En bref, il fallait que je lève le pied et que je change de sport. Cette période a été un peu traumatique. Je n'ai d'ailleurs rien écouté, je ne me suis ni mise à la natation ni au vélo, les seuls sports qui m'étaient autorisés. La possibilité de faire une carrière dans le milieu du sport s'est estompée à ce moment là. J'avais une épée de Damoclès au-dessus de la tête qui me répétait que si je forçais trop, je finirai peut-être en fauteuil (coucou l'importance de la médiation dans le milieu médical).
Plus tard, pendant mes études, je pratiquais des sports de façon irrégulière. Je me sentais forcément mieux lorsque le sport était là, mais je ne parvenais pas à maintenir un bon équilibre pour le faire exister sans ne faire que ça. J'étais en pleine découverte de la liberté des études, de la gestion du temps et des priorités, et ce n'était clairement pas mon fort. :)
Aujourd'hui, c'est bien plus simple, en tout cas j'ai décidé que ça le serait. Je n'écoute plus Damoclès, je me laisse porter par mes envies et surtout j'écoute les messages de mon corps. Et bien-sûr, tout va bien.
Ce qui me motive maintenant ?
Les bons jours, ma progression personnelle. Les jours moins simples : d’être capable de me jeter hors de chez moi, baskets aux pieds, par simple acquis de conscience de ne pas ruiner la discipline que je me suis imposée. Par exemple, hier j’étais bien à la maison. Le ciel était gris, le temps froid, j’avais fait un gâteau, c’était dimanche. Un vrai moment de détente. Mais il manquait 5kms de running pour remplir mon objectif hebdomadaire. Je me suis dit « Tant pis. Je les ferai lundi » Quand j’ai formulé cette intention dans ma tête, une force qui s'est construite au fil des semaines, m’a imposée de sortir. Pour respecter cette habitude que j’ai créée et ce pacte avec moi-même qui se solidifie chaque jour. Résultat ; j’étais d’autant mieux après, le chrono était plutôt bon et la tête vidée comme jamais. Je me suis forcée à stopper la course pour garder du jus et un peu de frustration. Et cela fonctionne.
Je peux créer cet état d'esprit dans le sport et le dessin. Curieusement ce sont deux des 3 pratiques majeures que j’avais étant enfant. La dernière étant la pratique de la musique (mais ici aussi, je travaille à son retour dans mon quotidien)
Les autres aspects qui me motivent sont les personnes que je croise en train de courir eux aussi. Cela me donne le sentiment d’être en équipe avec eux tous.tes. Et la musique. Celle que je cherche parfois pendant des heures. Le bon rythme, la bonne intonation pour conserver la cadence et pousser mon mental. J’oscille entre des morceaux de technos effrénés et des tubes pop des 80s. Deux morceaux qui reviennent souvent ; Burning pour le côté énervé et Maniac pour le rythme parfait.
Enfin, l’appréciation de mon corps, sa meilleure maîtrise et le bien-être que ça lui procure. Avoir instauré cette routine, c’est m’assurer une mise en mouvement dans mon corps et dans ma tête, de façon très régulière. Ce déclic m’est venu en séance de coaching. Ma coach m’avait proposé de faire une séance en mouvement. Ce jour là, on a tout fait sortir. Les angoisses et les forces, les blocages relationnels et structurels qui existaient dans ma vie à ce moment-là. En une séance, on avait déballé tellement de choses tout en me mettant en mouvement pour la suite. Cette énergie m’est restée. La crise sanitaire m’a forcée à cette pratique de la course que je n’avais jamais envisagée et maintenant, elle tend à faire partie de mon quotidien et être un de "mes trucs". Ça me permet d’être active et alerte et c’est essentiel dans les nouvelles activités que je mène. Cela me motive et me nourrit beaucoup.
Le sport est mon best buddie dans ma nouvelle appréhension du travail. Et toi, c'est qui/quoi ton Best buddie ?